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Pour une jurisprudence de l’élégance…

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Pour une jurisprudence de l’élégance…

Gentlemen,

la dérive normative actuellement à l’oeuvre dans les sociétés occidentales (et particulièrement en France ces derniers mois) est un mal profond, rampant et sournois qui façonne les consciences et lisse les comportements.

En effet, et que cela vous plaise ou non, nous vivons, vous vivez dans une société de plus en plus outrageusement normée, dans laquelle la quasi totalité des comportements humains font l’objet de lois, de décrets, de dispositions et autres gâteries étatiques qui sont autant d’insultes quotidiennes à l’intelligence et à la sociabilité dont la grande majorité des homo sapiens restent encore, contre toute attente, dotés.

Cette folie normative (une autre forme de dérive en troupeau), est partout et n’épargne personne. Dans les entreprises « modernes », toutes les tâches, même les plus simples, font désormais l’objet de « process d’excellence opérationnelle » et aller uriner selon sa propre méthode et à son propre rythme devient, de fait, de plus en plus difficile.

Dans la vie quotidienne, c’est encore pire : les Etats ou les corps intermédiaires éructent désormais quotidiennement et de manière compulsive, des règles-lois-décrets-dispositions-orientations qui, l’air de rien, réduisent à chaque fois un peu plus nos libertés, même les plus fondamentales : on nous dit comment (ne pas) fumer, comment (ne pas trop) boire, comment (ne pas trop) manger, comment conduire, quoi lire, comment surfer, quoi penser, pour qui voter et même comment faire l’amour. On nous dit qu’il faut être tolérant, républicain, responsable, solidaire et transparent. Moi qui ai toujours rêvé, comme nous tous, d’être odieux, fasciste, irresponsable, égoïste et corrompu, me voilà dans de beaux draps !

Alors qu’aux Etats-Unis une joyeuse bande de psychiatres en quête de nouveaux patients vient de nous « pondre » (littéralement), des dizaines de nouvelles maladies mentales afin de faire de nous tous, à terme, de dociles légumes, en France, superstar mondiale du prêt-à(bien)-penser, on explique désormais même aux gens comment s’indigner…en tout juste 32 pages ! Le tout à grands renforts de formules dégoulinantes de bons sentiments et d’adjectifs – comme que les omniprésents « républicain » ou « citoyen » - que l’inénarrable Harlem Désir a même réussit récemment à finir de vider de leur substance (saluons la performance), à force de les utiliser toutes les deux phrases.

Nous vivons une époque formidable.

Et dans ce concert permanent de règles de bon comportement et de contraintes « citoyennes » en tous genres, ne comptez pas sur PG pour ajouter, dans son domaine, une pierre de plus à cet édifice exagérément normatif que nous rejetons et contre lequel nous nous indignons en réalité, à chacun de nos articles.

A l’heure où les recueils de « règles » d’élégance masculine fleurissent quotidiennement sur la toile, et où, sur certains fora, certaines « autorités » en matière sartoriale (le plus souvent des geeks avec de la bedaine…) s’entretuent pendant des semaines à propos d’un pliage de mouchoir pour savoir si ce dernier respecte les « règles » édictées par d’obscurs personnages se cachant derrière des pseudos, nous ressentons le besoin de re-préciser brièvement ici, à la lumière de ce qui précède, nos convictions et nos desseins.

Car contrairement à une idée reçue qui a la vie dure, les amoureux d’élégance masculine classique qui lisent, entre autres, ces colonnes sont moins à la recherche de règles et de carcans conventionnels que …d’éducation et d’inspiration, ce qui est loin d’être la même chose. Ou pour le dire autrement, la quête d’élégance personnelle est un sujet éminemment intime et d’une complexité inouïe qui dépasse très largement le seul domaine du vêtement et qui ne peut en aucun cas se résumer en une série de règles toutes pertinentes et justifiées qu’elles soient.

Chez PG nous considérons la recherche d’élégance personnelle comme une démarche globale, très exigeante, complexe et, au final, éminemment libératrice. Une démarche où il est beaucoup plus question d’émotion, de maitrise intelligente des codes, de goût et de style personnels que de tissus ou de type d’épaule. Une démarche où l’éducation est certes nécessaire, mais dans une optique uniquement libératrice. Car seuls les hommes maitrisant parfaitement les codes (complexes et imprécis) de la pochette pourront au final, se permettre de s’en affranchir et de prendre des risques stylistiques réjouissants avec ce petit accessoire aussi inutile qu’indispensable.

Et comme il se trouve que le goût, cela se développe et que le style personnel cela se travaille, nous avons une vision de plus en plus claire chaque jour de notre apport potentiel dans ce débat qui, contre toute attente, passionne des centaines de milliers d’hommes dans le monde entier.

La recherche d’élégance personnelle telle que nous la concevons chez PG, ne consiste donc pas à suivre aveuglement des lois supposées immuables, mais bien à affiner (et à raffiner) petit à petit vos goûts et styles personnels, par la connaissance, la compréhension et l’expérimentation.

En ce sens, et pour oser une métaphore judiciaire, nous préférerons donc toujours, en matière d’élégance, la jurisprudence aux lois et donc l’esprit à la lettre.

D’ailleurs dans cette société moderne normée et de plus en plus règlementée, les lecteurs de PG et, plus globalement, la confrérie informelle des hommes passionnés d’élégance personnelle discrète, ne feraient-ils pas partie, justement, des vrais indignés de notre époque ?

Cheers, Hugo

Article paru sur : Parisian Gentleman

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